Supervision et Formation

Formation professionnelle

Cette formation est accréditée par l’Ordre des psychologues du Québec pour neuf heures de formation continue (#OPQ RA020242-17)

Problématique

Bon nombre des clients qui viennent en psychothérapie montrent des signes d’une relation dysfonctionnelle à eux-mêmes. Ils ont une faible estime d’eux-mêmes, sont très exigeants envers eux-mêmes, font preuve d’une autocritique sévère et se dévalorisent, ou sont en quelque sorte en guerre contre leurs émotions ou leur propre corps. Bien que de nombreuses approches et techniques thérapeutiques abordent cette problématique, plusieurs clients demeurent bloqués dans la culpabilité, la honte, voire la colère envers eux-mêmes et leurs symptômes ; même s’ils font « tout ce qu’il faut » pour se débarrasser de leurs symptômes, la modification de leurs comportements et de leurs pensées ne semble pas toujours entraîner de changement fondamental dans leur relation à eux-mêmes qui pourrait leur permettre de retirer tous les bénéfices de leurs efforts.

Par ailleurs, nombre de psychothérapeutes exposés à la souffrance de leurs clients en viennent à souffrir de ce qu’on a appelé à tort une « fatigue de compassion », et que plusieurs auteurs proposent de redéfinir plutôt comme une « fatigue d’empathie ». En effet, diverses recherches ont démontré qu’alors que l’empathie pour la douleur de l’autre s’accompagne d’une certaine souffrance chez les thérapeutes, la pratique de la compassion aide à prévenir et à apaiser cette souffrance.

Besoin

Cultiver la compassion et comprendre en quoi elle se distingue notamment de l’empathie permet aux thérapeutes de demeurer présents à la souffrance de l’autre sans en souffrir eux-mêmes et de mieux accompagner leurs clients dans leur processus thérapeutique. D’autre part, pratiquer la compassion a un effet positif sur la relation thérapeutique et offre un certain modelage qui favorise le développement chez les clients d’une relation différente à eux-mêmes et à leurs symptômes, ce qui leur permet de tirer davantage de bienfaits des changements cognitifs et comportementaux qu’ils s’efforcent de mettre en œuvre.

Clientèle

Psychothérapeutes intéressés par l’intégration de pratiques méditatives associées à la pleine conscience à leurs interventions en psychothérapie, quelle que soit leur approche thérapeutique. Psychothérapeutes intéressés à enrichir leur pratique personnelle de méditation ou qui souhaitent développer une pratique méditative aidant à prévenir la fatigue d’empathie et l’épuisement professionnel.

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 Supervision

Mon approche de la supervision s’appuie sur le modèle métacognitif de Lefebvre-Pinard et Pinard (1986) suivant lequel un individu peut prendre en charge et optimiser son propre développement cognitif. L’évolution des connaissances depuis la proposition de ce modèle, notamment en neurosciences, m’autorise à l’appliquer aussi bien à la sphère affective et aux relations interpersonnelles. Ce modèle implique d’abord que chacun possède un certain savoir métacognitif portant sur : 1) les personnes, y compris soi-même, en tant qu’agent cognitif, affectif et  relationnel ; 2) la nature de la tâche ; 3) les objectifs poursuivis ; 4) les stratégies disponibles. Ce savoir peut être mis à contribution, de façon plus ou moins efficace, selon que l’individu qui s’engage dans une tâche donnée le fait avec attention, avec une présence attentive (mindfulness) qui lui permet de faire l’autorégulation active de sa performance dans cette tâche. Cette autorégulation s’appuie sur des expériences métacognitives, des ressentis, des intuitions ou toute forme de feedback interne à propos du déroulement de la tâche en cours qui permettent de s’ajuster en vue d’atteindre un résultat optimal compte tenu des objectifs poursuivis. Enfin, le résultat de la tâche lui-même sert de rétroaction externe qui permet d’enrichir le savoir métacognitif sur la tâche, sur soi-même et les personnes impliquées dans la tâche, les objectifs poursuivis et l’utilité de stratégies mises en œuvre.

Cette approche constitue donc la base d’une approche réflexive fondée sur la pleine conscience. La supervision proposée implique que la personne supervisée s’engage dans une forme ou une autre de pratique de pleine conscience lui permettant notamment d’être plus présente à elle-même et à ses clients au cours de la thérapie.  Cette présence attentive se poursuit au-delà de la séance de thérapie dans la démarche réflexive visant à optimiser l’intervention thérapeutique en s’interrogeant sur la tâche elle-même, sur les objectifs poursuivis et sur les stratégies les plus à même de permettre d’avancer dans la thérapie.

La pratique de la pleine conscience ouvre également la porte pour les thérapeutes à une meilleure connaissance de soi, par le biais d’une reconnaissance des sous-personnalités, patterns, schémas et autres états du moi qui tour à tour peuvent s’immiscer dans le processus thérapeutique sous forme d’interprétations, de contre-transfert et autres formes de réactions. La reconnaissance de ces aspects de soi ne vise pas leur élimination mais bien leur intégration à un fonctionnement plus harmonieux. Manifestant de la compassion envers elle-même et ces divers aspe

cts de soi, la personne supervisée sera naturellement plus compatissante envers ses clients et leur servira de modèle implicite de compassion envers eux-mêmes et les autres.

Ces diverses contributions de la métacognition, de la pleine conscience et de la psychosynthèse offrent à la personne supervisée des outils et un cadre de réflexion lui permettant d’optimiser son intervention thérapeutique quelle que soit son approche théorique privilégiée.

Modes de fonctionnement

La supervision peut se faire en groupe ou individuellement. La supervision individuelle peut être faite en personne ou par Skype. Il sera d’abord demandé à la personne supervisée de faire une courte réflexion sur elle-même et sur son approche thérapeutique. Il ne s’agit évidemment pas d’une psychothérapie personnelle mais plutôt de mieux se connaître comme thérapeute et de faire le point sur la démarche personnelle et professionnelle qui amène la personne supervisée à entreprendre cette supervision.

Cette réflexion permettra de préciser les attentes et objectifs de la personne supervisée à l’égard de cette démarche de supervision. De là, on pourra préciser le mode de fonctionnement qui nous apparaît le plus pertinent en termes de fréquence, de durée, de présentation de cas, etc.